Maigrir à tout prix

Je commence à m'inquiéter pour ma santé. J'habite au 3ème étage sans ascenseur et j'ai un mal fou à monter les escaliers, je n'ai plus de souffle, plus d'endurance. Chaque effort est un supplice; je n'arrive pas à porter ce corps. Plusieurs médecins me disent clairement que je m'expose à des risques. Il faut absolument que je maigrisse et vite ! Oui mais comment y parvenir ? Comment trouver la force , Je ne sais pas où la trouver, je suis perdue, je ne sais plus quoi faire. J'ai l'impression que je ne parviendrais jamais à perdre ces 60 kilos pour redevenir comme avant.

J'ai enfin réussi à avoir un rdv avec le psychiatre spécialiste des troubles du comportement alimentaires. Je mets tout mes espoirs dans ce rendez-vous. Je l'ai donc rencontré il y a quelques semaines. Je lui ai exposé toute la situation, il m'a posé plusieurs questions pour mieux me décrypter. Je pense qu'il a compris ma detresse. Il a décidé de me faire arrêter progressivement l'anti dépresseur que je prends; Il souhaite que j'arrête d'être anesthésié par l'effet du médicament et que je retrouve des sensations. Nous avons alors commencé avec une séance d'hypnose pour partir à la redécouverte des sensations que j'ai perdues et que je dois retrouver. C'est une approche dont je n'avais encore jamais entendu parler et j'éspère que ça portera ses fruits. Malheureusement, il est parti en vacances et mon prochain rdv est fixé à jeudi prochain. J'attends donc ce rdv avec impatience. Pour le moment, il m'a dit de ne rien changer dans ma façon de vivre, cela va se faire progressivement, au fil de la thérapie. 

Après l'anorexie, c'est l'effet inverse qui s'est produit. Je deviens boulimique mais je ne vomis pas. Après des mois de privations extrêmes, j'ai commencé à me jeter sur tout ce que je trouvais. Cela se manifestait par des crises durant lesquelles j'ingurgitais des doses de nourritures importantes. Tout y passait : les plats pas terminés dans le frigo, des paquets de gâteaux et de bonbons entiers, les bacs de glace du congel, des tablettes de chocolat, des pots de nutella, des bols de corn flakes avec une tonne de sucre, les sachets de gruyère râpé, et j'en oublie. A cette époque, je vivais chez mes parents et devait me cacher minutieusement pour éviter qu'ils ne s'en rendent trop compte. Mais ma mère s'aperçevait qu'il manquait des choses mais ne s'en préocuppait pas plus que ça, ne connaissant pas vraiment ce qu'était la boulimie. Moi même, je n'avais pas vraiment conscience de ce qu'était cette maladie. J'ai découvert ce besoin compulsif de manger, de faire le plein quand je me sentais mal, triste, déprimée, quand quelque chose n'allait pas. Comme une pulsion incontrôlable, ingérable. J'ai d'ailleurs fait une dépression à l'âge de 16 ans, j'ai commencé à être suivi par un psychiatre pour ces problèmes là et pour d'autres et j'ai commencé un traitement aux antidépresseurs. Et cela a duré des années avec alternance de crises, de régimes, alimentation désequilibrée sans avoir trop d'incidences sur mon poids. 

C'est il y a six ans que la descente aux enfers a commencé. J'ai quitté le domicile familial pour partir à la fac, j'ai ensuite rencontré la personne qui est aujourd'hui mon mari. J'ai ensuite quitté ma ville, mes amis et ma famille pour le rejoindre dans une autre région où il avait déjà un emploi. Je devais reprendre mees études mais finalement cela ne s'est pas fait; je suis donc arrivée dans une ville où je ne connaissais personne, sans amis et sans travail. Mes journées se résumaient à cela : dodo, ménage, fumer des cigarettes et bien sûr manger. Hors du domicile familial, je n'avais plus personne pour me surveiller ni pour me brider concernant mes achats et mon alimentation. Je me servais donc de l'argent que j'avais pour acheter de la nourriture. Et ça a été de pire en pire. Au fil des années mes achats alimentaires sont devenus plus caloriques que jamais; Les vannes étaient ouvertes et tout était permis. Je n'ai pas réussi à stopper cette machine infernale qui m'a entraîné. De 60 kilos, je suis passée progressivement sans trop m'en rendre compte aux 90 kilos. A ce moment là, beaucoup de monde m'avait mis en garde, ma famille d'abord mais également mon médecin de famille qui m'a conseillé de cesser de prendre du poids. Effectivement, cette prise de poids spectaculaire s'est faite rapidement, je dirais sur un an, un an et demi à peu près. J'ai tenté à de nombreuses reprises de redresser la barre à coup de nombreux régimes. J'ai également vu des nutritionnistes et trenté différentes choses (sport, rééquilibrage alimentaire, régime hyperprotéiné et régimes en tout genres : soupe, ananas, légumes ...)

De complexes en complexes, j'ai continué à avancer malgré tout, je me suis inscrite dans une salle de sport, j'ai réussi à revenir à 78 kilos au moment où je me suis mariée. La perspective de rentrer dans ma robe m'avait motivé et j'avais réussi à perdre du poids  sans être satisfaite, je trouvais que je n'avais pas réussi à perdre assez. Et puis la depression a fait son retour quelques mois plus tard et les kilos aussi. Sans raison apparente, je me dit : "j'ai trouvé l'homme de ma vie, je ne devrais pas continuer à aller mal". Mais ça continue à aller mal, je n'y arrive plus, je m'empoisonne la vie. Je fais des démarches pour revoir un psy et cette fois, j'accepte de parler de tout : des problèmes avec mes parents, de mes complexes, de la vie qui me desespère de jours en jours, de ma vie professionnelle ratée et de mon poids qui ne cesse d'augmenter et qui reprend son ascension.

Je deviens accro au fast food au point que chaque repas devient un enfer. Je dépense énormément d'argent dans cette nourriture que je sais pourtant mauvaise mais je persiste, c'est comme une drogue; Et cela nous cause des difficultés financières. Je comprends à quel point cela peut paraître ridicule quand on pense à tous ceux qui n'ont pas à manger et j'ai honte d'ailleurs. Je ne peut pas m'arrêter et je dépasse les limites du raisonnable. Mon mari me soutiens du mieux qu'il peut, tente de me freiner au point de jeter un froid entre nous. Je continue de me goinfrer (pots de glaces Haagen Dazs de 500ml ingurgités en 10 minutes) et mon image de moi-même continue à se deteriorer. Je reprends alors le chemin des médecins qui continuent de me mettre en garde. Je retente d'autres régimes avec une nutritionniste qui me propose une approche différente mais ça ne fonctionne pas. Je tente même le régime Weight watchers; Je vais en réunion, je rencontre l'animatrice super gentille qui tente de m'aider sans succès. Je croyais vraiment que l'effet de groupe et le suivi avec le groupe m'aiderait à résoudre mon problème. Malheureusement, je n'aurai pas réussi. Je vois aussi plusieurs psys qui ne sont pas en mesure de m'aider sur le sujet. L'un d'eux me conseille un spécialiste des TCA (troubles du comportement alimentaire). Ma dernière chance ... Je mets plusieurs mois à obtenir un rendez-vous. Pendant ce temps, je grossis ... 100 ...103...110 ... 115 ... 118. Je n'arrive pas à croire que j'en sois arrivé là; le chiffre sur la balance me choque à chaque fois, ce n'est pas possible, ça n'est pas moi !? Qu'est ce que j'ai fait ; Pourquoi ne puis-je plus m'arrêter de manger ? Pourquoi je ne pense qu'à ça dès que je vais mal, dès que je ma lève le matin ?

J'imagine que vous devez vous demander quel a été mon parcours et quelles sont les causes de mon surpoids (hérédité, maladie, boulimie ...).

Tout a commencé en troisième. C'est à ce moment que j'ai commencé à me soucier de mon apparence de manière "maladive". J'ai commencé à trier ce que je mangeais, à faire attention aux calories et à restreindre mon alimentation en supprimant dans un premier temps les écarts supperflus (bonbons, gâteaux, desserts ...). Ayant toujours été plus basé sur le sucré que sur le salé, j'ai commencé à éviter ces aliments tabous pour perdre du poids. Me trouvant grosse et moche, je voulais à tout pris perdre du poids et ressembler à toutes ces filles que j'imaginais mieux que moi. Pourtant, à cette époque, pas de problème de surpoids. Quelques formes mais rien de plus, je suis grande et assez mince. Seulement, je ne m'en rendais pas compte malheureusement. Ma vision de moi-même était totalement déformée par rapport à la réalité. A cette époque, j'ai réussi à atteindre les 50kg. Le fait de s'alimenter très peu produit un effet assez indescriptible. On se sent grandi : fière de réussir à lutter contre la nourriture, on brûle cette envie d'atteindre l'idéal qu'on s'est fixé (et pourtant ça n'est jamais assez) on devient un peu hyperactif, dans mon cas je me depensais énormémément. On m'a expliqué que par le manque d'alimentation le sang devient acide et dérègle l'hypotalamus et produit ainsi la libération d'endorphines. Se priver était difficile mais je luttais et tenais bon en m'imposant des séances de sport intenses chaque soir dans ma chambre.  

Bonjour à tous !

Je me présente : Amy, 26 ans, 119 kilos, 1,67m.

Effectivement, cette description est un peu réductrice mais elle correspond à mes préocupations du moment.

Je commençerais donc par vous raconter mon histoire. Vous l'aurez compris, je souffre de surpoids ou plutôt d'obésité si on en juge par mon indice de masse corporelle. J'ai décidé d'ouvrir ce blog après quelques hésitations. Depuis plusieurs années, je me bats avec mon poids et je n'y arrive plus ... Je ne sais plus quoi faire, je suis complètement perdue et surtout j'ai l'impression que je n'y arriverais jamais. Je me sens enfermée dans ce corps que je n'aime pas, que je ne reconnais pas. Après de nombreux régimes infructueux, mon poids ne cesse d'augmenter ... inéxorablement ...

C'est pourquoi je souhaite aujourd'hui livrer mon expérience jour après jour et enfin trouver la force de perdre du poids. Je m'adresse d'ailleurs à tous ceux qui rencontrent le même problème que moi, n'hésitez pas à venir partager vos expériences avec moi afin que nous puissions nous soutenir mutuellement. Je vous attends !